Viper-RKO Paladin (niveau 1)
Messages postés : 557 Date d'inscription : 04/09/2011 Jauge LPC :
| Sujet: Pensées profondes et écrits concouriels Dim 20 Jan 2013 - 18:43 | |
| Étant conteur de petites histoirounettes à mes heures perdues. J'écris des récits, le plus souvent des nouvelles. Ou alors des poèmes, en prose (rarement en vers, j'aime pas trop). Il m'arrive le plus souvent d'en faire pour des concours d'écriture. Vous en avez peut-être lu quelqu'uns. Les voici tous réunis. Récits/Nouvelles : - WHAT DA.. *Crounch*:
Le vent souffle sur les plaines, de la Bretagne Armoricaine. Des pas raclèrent le sol lentement. Je vis au fin fond d'un couloir un homme peiner à avancer. Cet homme, c'était le Docteur Mahone. Ou du moins, ce qu'il en restait. Sa peau en lambeaux et son air blanchâtre de cachet d'aspirine ne lui donnait pas bonne mine. Pourtant, il avait eu de quoi satisfaire ses besoins en fer et en protéine, après avoir dévoré tous ses collègues. Ces jeunes scientifiques aidaient depuis longtemps le Docteur dans ses recherches. Anciennement chirurgien, il s'était mis en tête de créer une substance capable de modeler la peau pour qu'elle devienne aussi molle qu'un chewing-gum. Il nomma cet objectif le projet PAM. Certains pourraient penser que ce sigle puisse signifier "Pâte A Modeler", d'autres s'interrogent encore sur la raison de ce nom. Mais voilà, après de nombreuses années à avoir mis en place des théories farfelues et fastidieuses, souvent testées en pratique sur les chèvres des champs voisins, il eut fallu enfin créer un prototype alpha. Ceci donna un flacon d'une couleur bleuâtre baptisé P. On transmit ce produit via une seringue dans le corps d'une énième petite chèvre et observa le résultat. Celle-ci eut quelques pulsions et manqua de dévorer plusieurs jeunots en blouse qui traînait par-ci, par-là. Heureusement pour le personnel, l'animal fut mis en quarantaine, dans une chambre froide, en attendant sa mort... Qui ne vînt pas. La bête restait assoiffée de chair et de sang, sans jamais craindre la température glaciale de la pièce et sans nourriture adaptée. Devant cette belle démonstration d'immortalité, de nouveaux rêves entourèrent le Docteur Mahone. Et en tant que bon scientifique fou qui se respecte, il tenta de tester son produit sur lui-même pour en voir les effets sur les humains. Ceux-ci ne furent en aucun cas différents de ceux de l'animal. Le chirurgien devînt une machine à tuer et à dévorer. Aucun de ses acolytes n'ayant été mis au courant de sa petite piqûre, ils furent tous attaqués, un par un, et mis en pièce par le docteur. Seuls des cris résonnaient entre les murs, et seul le sang recouvraient la blancheur de ces derniers. Le vent souffle sur les plaines, de la Bretagne Armoricaine. Le Docteur Mahone grimpe la haute colline en titubant, répandant le sang de ses victimes, coulant de ses commissures, dans l'herbe fraîche et verte. J'aurais aimé ne pas avoir assisté à tous ça. J'aurais aimé être hors de cette triste histoire. Mais je n'eus pas le choix, c'est ainsi. C'est dur la vie d'un laboratoire scientifique...
- Le Flashbask:
Une sempiternelle goutte de sueur dégoulina de mon front moite et se déposa sur mon tee-shirt déjà trempé. Tournant légèrement le cou, je vis que mon réveil indiquait dix-sept heures de l'après-midi. Ma chambre était plongée dans une pénombre extrême mais ma pupille s'était accomodée à l'obscurité depuis déjà quatre jours que je vivais là-dedans. Lisant et relisant une liste de caractères informatique, une tasse de café froid à la main et des cernes aussi grosses que des mongolfières, je sursautai lorsqu'on toqua à ma porte. Au son de la voix, je reconnus mon ami Fred, venu prendre de mes nouvelles. Je vîns lui ouvrir avec un mince sourire et l'invita à s'asseoir sur mon canapé encombré de morceaux de pizza moisis. Voyant mon état déplorable, et par extension, le bordel présent dans ma chambre qui sentait le fauve, Fred me proposa son aide d'ami. Etant biochimiste professionnellement, il m'assura posséder un produit qui ferait des miracles sur moi comme il l'eut fait sur d'autres. Ce beau petit bijou n'était autre qu'une pilule de somniphère bleue ciel, aussi grosse qu'un ongle d'index et aussi ronde qu'un smartiz. Avec ça, me dit-il, je retrouverais un teint de pêche et une vivacité d'enfant d'ici quelques jours. Me montrant docile, j'accepta nonchalamment sa petite expérience. La petite pilule ovale eut un effet radical. Une fois le verre d'eau pris, je m'endormis comme un petit bébé. C'est là qu'une chose étrange se passa. Je me réveillais dans un tout autre lit, dans une tout autre maison... Et dans un tout autre corps. Un corps... Que je semblais ne pas contrôler. Cette enveloppe charnelle appartenait à une femme qui faisait sa vie banalement. Métro, boulot, dodo. En regardant la télé à travers ses yeux, je pus apprendre que la population commémorait les deux ans de la mort de notre président, ce qui me parut étrange, puisqu'aux dernières nouvelles, il était toujours bien vivant. Lorsque ce double féminin s'endormit et finit sa journée, mon véritable corps se mit à bouger. En me remuant et en ouvrant légèrement les yeux, je vis en face de moi le regard rieur de Fred me demandant ce que je ressentais après avoir subi les effets de son joujou bleu. Tout en me levant et en allant jusqu'à mon ordinateur pour continuer mon travail informatique, je lui répondis que ces effets étaient rapides et très efficaces. Il me demanda quand même si je ressentais un quelconque effet secondaire, et je hocha la tête du côté de la négative en guise de réponse. S'asseyant dans mon dos pendant que je tapotais mon clavier, Fred chercha à regarder ma télé qui ne marchait plus depuis un moment déjà. Déçu, il tînt quand même à me tenir compte des récentes nouvelles en m'annonçant la mort de notre président au matin même, car il faut que je précise qu'actuellement, le réveil indiquait deux heures de l'après-midi. Cela me laissa, non pas indiférrent, mais sans profond regret. Je ne m'étais jamais intéressé à la politique, et la vie, bien qu'ici ce soit la mort, de cet homme ne me touchait guère. Ce qui resta cependant dans un coin de mon esprit, mais qui ne me choqua pas, c'était le fait que cette même nouvelle avait une impression de déjà vu pour moi. Mais où ? Je ne pouvais m'en souvenir. La nuit suivante fut beaucoup plus mouvementée. Ce corps féminin dans lequel je me trouvais, se voyait confronté à une tâche des plus rudes : Survivre. En effet, plus tôt dans la journée de cette jeune femme, un homme en combinaison militaire qu'elle semblait connaître lui demanda de prendre ses affaires, saisir le petit pistolet qu'il lui tendait, et de le suivre en surveillant ses arrières. Toutes ces actions furent si rapides que je ne pourrais vous en rapporter tous les détails exacts. Cependant, j'eus le temps de remarquer le chaos environnemental qui résidait dans mon rêve, et de ce fait, dans le monde de mon subconscient. Une présence apparut de derrière une voiture détruite et le néant s'installa. Un écran noir était survenu. Impossible de rêver plus loin. Je me réveillai. Passant la journée à réfléchir sur la, ou les, significations de ce rêve étrange. Je m'arrêta sur un point qui ne m'avait pas marqué au premier abord. La mort du président. Je l'avais rêvé avant même que cela ne se produise, et qui plus est, dans le monde de mon double féminin, ce dit-président était déjà mort deux ans plus tôt. C'est là que mes yeux s'aggrandissèrent de stupeur et que j'accourus trouver mon ami Fred. Me voyant arriver en trombe et dégoulinant de sueur, il prit d'abord peur, puis tenta de comprendre ce qu'il m'arrivait. Ma réponse le laissa de marbre, et pour cause, moi-même j'aurais eu la même réaction. Et pourtant, la preuve que j'avançais s'avérait juste et plausible et d'autre part me suffisait amplement : La mort du président. Ce n'était peut-être pas une coincidence. Ce n'en était même pas une du tout à vrai dire. Les mots sortirent doucement de ma bouche, comme un vomissement.
- Fred. Je rêve du futur.
- Un éternel jour:
La fenêtre ouverte de ma chambre laissait passer une brise légère sur mon corps inerte. Mes cheveux blonds vénitiens dansaient au passage de cette tornade matinale qui me réveilla. J'ouvris des yeux ronds, globuleux et surtout bordés de cernes violacées qui montrait ma lutte contre le sommeil depuis quelques jours. Me redressant, je m'assis sur le matelas à moitié déchiré qui me servait de lit, et posa mes pieds sur le sol glacial et dur du lieu qui constituait ma maison. La couverture du journal national "Plus beige la vie" m'effleura la cheville. Je l'avais acheté quelques jours auparavant afin de me tenir au courant des actualités politiques. L'ancien entrepôt dans lequel j'avais passé la nuit était toujours aussi froid et vide que la veille. Les murs grisâtres et tristes partaient en lambeaux et le chauffage manquait cruellement. La chair de poule gagna mes bras et je frissonna silencieusement. Pourquoi luttais-je en ce moment même ? Pour ne pas "qu'il" me retrouve. Qui était ce "il" ? L'Êtat National. Un groupe de personnes se disant "de confiance" mais qui avait fini par imposer ses idées à la population. Aux dernières élections, ils avaient malheureusement remporté assez de voix pour s'emparer du pouvoir. C'est à partir de ce moment-là que mon cauchemar à commencé. Ces politiciens, tous indentiques, avaient hurlé au changement. Finie la démocratie. Fini le pouvoir au peuple. Finie la liberté. Ainsi naquit l'ENUB, l'Êtat National et Unique des Beiges. Dès les premières semaines, voir même les premiers mois, ces derniers imposaient leurs visions et leurs idéologies. Décret sur décret, loi sur loi et sanction sur sanction. Tous devaient se plier aux règles. Les autres étaient torturés, ou bien souvent éxécutés. Je me levai vivement et craqua une allumette afin d'allumer ma cigarette. Peut-être que cette vieille habitude pourrait me détendre un peu. Ils leur étaient impossible de me trouver dans cet entrepôt, et surtout pas au sixième étage, près des conduits d'aération. Un ronronnement léger et une petite présence contre mon mollet me sortit de cette torpeur. Mon petit chat brun, hérité de mon père, gambadait dans la pièce comme un enfant. Contre un mur, les paquets de croquettes et les bouteilles d'eau s'amassait abondamment. Si je devais rester ici longtemps, il me fallait des provisions, même si le goût des pâtes et de l'eau plate commençait à m'écoeurer. Un hurlement retentit dehors. Je me dirigea vers la fenêtre et observa le quartier. En bas, à quinze mètres de ma cachette, sur le trottoir, une femme sanglotait devant le cadavre de son chat au pelage blanchâtre, maintenant tâcheté de sang. Non loin de là, des militaires de l'AB, littéralement l'Armée Beige, s'emparait de leurs menottes afin d'embarquer cette pauvre femme. Nul doute qu'ils avaient froidement éxécutés l'animal auparavant. Ces soldats ne connaissent ni la compassion, ni la relation entre les civils et leurs fidèles compagnons. Ils obéissent aux ordres des plus hauts gradés sans réfléchir parce qu'ils sont payés pour ça. Après avoir assisté à un évènement gachant ma journée, je vîns me rasseoir sur mon morceau de matelas. Le soleil qui se couchait m'indiquait le milieu de l'après-midi. Encore un éternel jour où je ne pouvais ni sortir, ni m'aérer, ni voir du monde. Cette vie de clandestin commençait à me lasser. Elle avait démarré il y a environ quatre mois. Lorsqu'un décret particulier fut mis en place. Celui-ci était clair et limpide comme de l'eau de roche : "Tous les propriétaires de chats bruns doivent se séparer de leurs animaux." A partir de là, ma fuite était déclenchée. Echapper aux autorités ne fut pas chose facile, mais j'avais enfin trouvé un endroit où me réfugier avec ma pauvre bête. Ils ne m'auront pas. Ils ne me prendront pas l'unique héritage que j'eus de mon père. Des pas agités me firent sursauter. Ils étaient plusieurs, et se déplaçaient à l'intérieur de l'entrepôt. Sans réfléchir, je saisis dans mes bras le chaton qui tremblait. J'eus à peine le temps de me retourner qu'une horde de soldats s'était placée dans mon dos. Sans même poser la question, je savais qu'ils voulaient mon fidèle compagnon. Sans même donner de réponse, ils auraient dû deviner qu'ils ne l'auraient pas. La fenêtre était encore ouverte près de moi. Tous surveillaient le moindre de mes gestes, armes à la main. Je n'avais pas le choix. Je pris mon envol...
- Description de bogoss toi même tu sais:
Frédéric sortit de sa douche, une serviette blanche en coton à la main, s'essuyant la nuque qui possédait encore quelques gouttelettes de sa toilette. A travers le miroir accroché sur un des murs blancs carrelés de sa salle de bain, on pouvait apercevoir un buste et un abdomen musclé, ainsi que des épaules très larges, formant une carrure de déménageur pour un jeune homme de vingt-quatre ans. Cet aspect lui donnait l'air quelque peu rustre pour quelqu'un dont la personnalité restait chaleureuse et affective. De plus, il était relativement fort grand pour un garçon, du haut de ses un mètre quatre-vingt quinze, et effrayait quelques fois les passants.
Ses cheveux blonds vénitiens coupés courts et ses grandes mains puissantes faisaient de lui le stéréotype parfait de l'ancien militaire, ce qu'il n'était point du tout. Frédéric entamait sa troisième année dans le bureau de son père, travaillant comme ingénieur. Un métier fort attrayant à ce qu'il paraissait. Autrefois, il était brillant élève, n'allez donc pas croire qu'il ait gagné ce poste grâce à ces relations, surtout que ces dernières n'étaient pas au beau fixe avec son père en ce moment. Sa maigre paye lui permettait de loger tout de même convenablement dans un appartement en banlieue, à l'abri de la circulation éminemment bruyante.
De nature calme et patiente, et malgré le fait qu'il soit beau garçon, Frédéric n'avait toujours pas de fiancée, contrairement à ce que voulait son père. Il était assez frivole et fréquentait souvent les bars après ses heures de travail. Il flirtait quand bon lui semblait, mais jamais il lui fût venu à l'esprit de commencer sa vie avec une jeune fille d'une honnête famille et de fonder une famille.
La pupille en forme d'amande et l'iris couleur noisette qui composaient une partie de ses yeux regardaient à travers le miroir le visage fin de leur propriétaire. Elles s’arrêtaient sur ses oreilles légèrement décollées, son nez court et petit ainsi que sur sa bouche parfaitement proportionnée pour ne prendre ni trop de place au niveau supérieur qu'au niveau inférieur des lèvres. Une main baladeuse appartenant au jeune homme vînt serrer une ceinture en cuir visant à faire tenir le pantalon couvrant les grandes jambes velues de Frédéric. Serein, il ouvrit la porte d'un coup sec et sortit dans un couloir menant vers la cuisine. Il aimait les oeufs aux plats...
- Unknown, brouillon:
I.
Le fouet du cocher claqua, les sabots des chevaux martelèrent les pavés, éclaboussant quelques passants. Londres, capitale économique de l'Europe. Dans un quartier délabré d'une banlieue, une maison attire l'oeil. L'orage gronde, les rideaux blancs volent au vent, la fenêtre ouverte claque violemment. Cette même fenêtre montre une chambre sombre. Dans la chambre, tout est ordonné, une armoire en acajou renferme chemises et manteaux, une table de chevet, sur laquelle sont posés des photos d'un homme nerveux et indifférent à l'espace qui l'entoure. Un lit simple de couleur mauve occupe la majorité de la pièce. Seul un grand bureau est délaissé d'ordre. Des papiers froissés jonchent la longueur du bois, tandis que des pots à crayons sont éparpillés partout, tantôt vide, tantôt plein. Un livre, parfaitement entretenu, est ouvert au centre. Le dernier murmure de l'encre sur le papier se fait entendre. L'homme, assis sur une chaise en bois de chêne, range son stylo dans un petit tiroir et se lève. Il se mit face à sa cheminée flamboyante, et observa la gigantesque « Joconde » qui la surplombait. Il était blond, les cheveux mi-longs, la mine renfrognée, et dégageait un air manipulateur et mesquin. Après avoir pris son long manteau et son chapeau de dandy, il sortit de la chambre. Sur le livre, on pouvait lire :
Cher journal, Hier a été difficile, nous avons eu droit à trois arrestations. La première traitait d'un homme ayant tué sa femme et ses enfants ; La seconde traitait d'un homme retrouvé ivre près d'une poubelle ; La dernière traitait d'un homme qui agressait des jeunes filles. Je prie pour que tout cela se calme.
A plus tard journal, Keith.
Poèmes en proses/vers : - Une histoire de sable:
Quelques grains, juste un instant, Pour une horizon emplie de sentiments, Qu'il soit grand ou petit, Composé de galets noirs ou gris,
Son étendue dépasse notre entendement, Mais on y ferait bien un tour pour un emmenagement, L'écume des vagues chatouille ses petits pieds, Comme lui-même chatouille nos souliers,
Son monde, c'est le décor de la vie, Ses côtes sont peuplées de rêve, Ici, pas besoin de parapluie,
Entre la mer et lui, c'est la trêve, Elle laisse surfer sur elle ses cailloux, Et si on creusait un petit trou ?
- Harmonie Biosphérique:
Ce matin, un mammifère est venu titiller ma fenêtre. L'automne approchait, et les feuilles jaunâtres de la branche sur laquelle il était posé virevoltaient, perpendiculaire au ciel ocre et brumeux. Ses troncs et racines me révélèrent que c'était un hêtre. Un hêtre, oui, mais les yeux globuleux me regardant mâchouiller mon morceau de tomate appartenaient à un être. Comme vous, comme moi. Un être, souffrant de la bêtise humaine.
- Nostalgie Canadienne:
Les poches violacées et gonflées de mes yeux rendaient lourdes mes paupières déjà fatiguées par l'étouffant soleil présent dans nos contrées actuelles. Je me laissai donc glisser dans le doux duvet du sommeil, et dorloter par les plumes de mes rêves. Mon esprit s'apaisa littéralement, et mon âme sentit la brise d'un vent doux l'embaumée et la faire flotter dans une rêverie profonde et voluptueuse. Je vis un sentier sillonner les orteils d'une montagne, dont le pic légèrement enneigé caressait l'arc-en-ciel de couleurs présentes dans le clair-obscur du ciel. Quelques gravats mêlés à de gros cailloux bordaient ce sentier, sur lequel je trottinais, avide de surprise et de découverte. Une forêt verdoyante m'entourait. Des odeurs de miel et de sirop d'érable chaudement formés, ainsi que le parfum des pins fraîchement fleuris parvenaient et chatouillaient mes narines. Le printemps de mai pointait le bout de son nez à l'horizon. Un écureuil, poursuivant sa noisette vagabonde, m'effleura le talon d'une indifférence qui me laissa stoïque un instant. Le hasard lui-même arrêta ma gracieuse balade de la plus belle des rencontres. Devant moi se trouvait le comble du beau, de la perfection. Mes doigts de pied s'écartèrent sur les galets blancs et lisses entourant la merveille dont se délectaient mes yeux. Une telle harmonie de couleurs n'était que pure utopie, du moins, dans le monde réel. Mais ce monde là, ce monde embaumé de beauté, de grâce et de virtuosité. Dans cet hémisphère, un paysage tel que celui qui se présentait devant moi était presque naturel. Tout ne pouvait se refléter qu'amélioré dans ce magnifique miroir. Les montagnes éclatantes, l'arc-en-ciel dans le ciel ocre, le doux Soleil se couchant dans le Crépuscule, la chaude Lune émergeant de derrière une dune de neige. Tous se reflétaient en êtres parfaits dans cette vitre mouvante mais calme, d'un bleu azur où on aimerait plonger son regard des heures durant sans avoir l'ignoble impression de perdre les grains de sable de notre précieuse Dame Temps. Quel Temps ? Le Rêve est un monde où le Temps ne coule pas. Où il ne te menace pas, au détour d'une année, d'un léger clin d'oeil pervers, te rappelant que la Mort se rapproche de plus en plus. Le Rêve lui-même n'est qu'utopie et pensées profondes, projets éphémères et volontés à coeur ouvert. Il est fait d'un tissu différent de Dame Réalité, qui me rappelle à l'heure actuelle. Elle m'arrache de ma douce montagne, ma douce forêt, mon doux sentier, et la personnification de la perfection : le Lac de mes rêves.
- Douce Nuit:
Les étoiles scintillaient telles des diamants semblables aux larmes brillantes présentes sur les joues d'un nouveau-né. J'aurais juré en avoir vu filé une ou deux ce soir là. C'était une belle et agréable nuit d'été. Ce genre de nuit où la température est sainte et bonne à tout point de vue. Notre corps tout entier est apaisé et se sent bien. Je courais de flaques en flaques, suite à l'averse survenue dans la journée même, enivré par un parfum qui contrôlait mes membres un par un, et les forçaient à abdiquer face à cet enchantement odorant. J'allais et venais, d'impasses en quartiers, reniflant à chaque coin de rue l'odeur chaleureuse qui apaisait mon coeur. Je la trouvai au-delà d'une façade de bétons. Une jeune fille aux cheveux châtains et aux grands yeux verts, foncés par l'obscurité des nuages grisonnants au dessus d'elle. Elle portait une robe aussi légère qu'elle, aussi soyeuse et lisse que sa peau et aussi blanche que son teint de pêche. A l'intérieur de ses petites mains se trouvait, embaumé par son aura olfactive, mon coeur, ivre et fou d'elle.
- Lettre à la poésie:
Cher Hugues, mon ami,
Ce matin, tel un papillon s'échappant de sa chrysalide, je m'exerçai, sans piper mot, à coucher sur le papier les mots harmonieux et les figures de style resplendissantes avec lesquelles je jonglais allègremment. L'inspiration me vint lors de la nuit. Cette lyre, tant appréciée des artistes, qui, dit-on, nous porte conseil lorsque la lune atteint son plein croissant. Notre joyeuse amie qui nous permet de trouver les phrases justes et les tournures agréables. S'ajoute à cela le manque d'expression. Vaut-t-il mieux placer une antithèse, ou peut-être une métonymie dans ce contexte-ci ? Une paraphrase ou bien un oxymore dans ce contexte-là ? Il est toujours difficile de bien choisir son style, afin d'embaûmer nos lecteurs de l'émotion que nous leur présentons. Ce style nous fait devenir lyrique aussi bien que satyrique, classique ou encore humaniste. Bref. En quelques mots, cet envoutant concept permettant au poète de divulguer une multitude de sentiments confondus au lecteur, à travers moults masques et facettes, porte le nom divin de "poésie".
Respectueusement, M.T.
Certains ont plusieurs années. Pardonnez le désordre. Critiquez comme bon vous semble messieurs et mesdames. |
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